La culture de la Nouvelle-Calédonie

    Un des métiers ancestraux, le tressageLa culture kanak est fondée sur la transmission orale, les échanges, les mythes et les légendes animistes ; la coutume étant l’axe central de cette culture qui régit l’organisation sociale. Une culture vieille de plus de 5 000 ans. Les premiers Kanak sont en effet apparus en Nouvelle-Calédonie en 3 200 à 3 300 ans avant Jésus-Christ.

    L’empreinte de la culture kanak est présente dans tous les domaines et s’expriment sous de multiples formes artistiques (Sculpture, musique, danse…).

    Principe

    La culture du Nord de l'îleChaque individu est avant tout membre de sa tribu dans laquelle les anciens, « les vieux », ont une place prépondérante. La propriété individuelle n’existe pas. La terre appartient à tout le monde, le partage étant régi par la loi des alliances.

    La culture de l’igname rythme la vie du clan, faisant de ce tubercule une denrée sacrée, offerte notamment en don lors des grandes fêtes communautaires : mariages, cérémonies d’intronisation…

    La tradition orale est encore forte. D’ailleurs, si le français est la langue officielle et commune, il existe vingt-huit langues vernaculaires dans l’archipel, dont cinq ont obtenu le statut de langue régionale ; les plus parlées étant le « nengoné » dans l’île de Maré, le « drehu» à Lifou, et le « païci » dans la région de Poindimié, sur la côte est.

    Cette culture kanak a connu une renaissance dans les années 1970, dans le sillage de l’émergence des premiers mouvements identitaires.

    Expression culturelle

    Une sculpture sur l'île de LifouL’expression culturelle prend des formes multiples, mais la sculpture du bois et notamment du « houp » est probablement l’une des plus symboliques et reconnue de part le monde. Totems, masques, chambranles, ou flèches faîtières… la sculpture contemporaine reste empreinte des croyances de la société tribale traditionnelle, mais s’inspire aussi des réalités de la société actuelle. Ces œuvres sont très souvent des représentations humaines, où le corps n’est rendu que sommairement mais le visage lui est très expressif.

    La vannerie est aussi une forme d’artisanat très pratiquée par les femmes en tribus, autour d’objets pratiques du quotidien.

    A Nouméa, le majestueux centre culturel Tjibaou , dessiné par l’architecte italien Renzo Piano et inauguré en 1998, est le lieu emblématique de la culture kanak et de son âme vivante.

    Métissage culturel

    Deux fillettes d'origine différenteLes « broussards », descendants des pionniers, se sont forgés une identité métissée, qui a donné naissance à un mode de vie inspiré de l’Australie, de la Mélanésie et de l’Europe.

    Dans les plus vieux quartiers de Nouméa, d’anciennes maisons en bois aux façades colorées, le château Hagen ou encore la magnifique Maison Célière de la Vallée des Colons, récemment restaurée, évoquent les charmes de l’époque coloniale, tandis qu’à l’intérieur de l’île, les « broussards » mènent une vie essentiellement tournée vers l’extérieur et les grands espaces, où le bétail, les chevaux et la nature en général, sont prépondérants. Une vie aussi en relative autarcie, où la solidarité et la débrouille permettent d’adoucir le quotidien, avec des rendez-vous importants comme le sont les foires agricoles qui mettent en lumière le savoir-faire broussard.

    Mais en brousse, comme à Nouméa, l’animation culturelle et festive vous rappellera partout l’éclectisme des populations qui vivent ensemble.

    Ainsi, si le hasard du calendrier vous en offre l’opportunité, vous pourrez par exemple célébrer le Nouvel An chinois auprès de la communauté vietnamienne ; « l’Aïd » sonnant la fin du ramadan pour la communauté indonésienne, ou encore participer à une fête wallisienne autour du rythme des danses océaniennes. La communauté wallisienne et futunienne est aussi importante, et est aussi très active au sein du tissu associatif local.

    La religion demeure ici une composante forte de l’identité des individus, et plus particulièrement dans les communautés océaniennes. Une certaine pensée mystique perdure, mais le culte chrétien domine – héritage de l’époque des missionnaires – souvent catholique, mais aussi protestant, ou encore pentecôtiste.

    Musique

    la scène du Gypsy Jazz FestivalLes Calédoniens dansent sur toutes les musiques du monde, avec une préférence pour le reggae, dont s’inspire le courant musical local, le kaneka.

    Cette musique, née dans les années 1980, reproduit le battement binaire du pilou, la danse traditionnelle kanak pratiquée lors des cérémonies tribales. De nombreux groupes locaux font des scènes très prisées.

    Mais la musique country – comme un souvenir nostalgique du passage des Américains – et ou encore la valse tahitienne, qui se danse à deux, sont aussi des grands classiques des « play-list » calédoniennes.

    Sport

    Cycliste calédonien lors d'une compétitionMer, montagne et soleil, la pratique sportive est profondément ancrée dans la société calédonienne. Le football y est roi, dans l’enceinte des stades comme dans l’intimité de la tribu, où se pratique aussi une version locale du cricket, surtout joué par les femmes, là encore héritage des missionnaires.

    La Nouvelle-Calédonie participe tous les quatre ans aux Jeux du Pacifique, une sorte de Jeux olympiques à l’échelle de la région qui rassemblent et opposent vingt-deux territoires et pays de l’Océanie. Compétition qu’elle a d’ailleurs gagnée onze fois, en treize éditions, riche de sa multi-ethnie.